Le séisme du 21 juin 2019 qui a été ressenti dans l’Ouest de la France avait une magnitude de 5,1 ou 5,2.
Carte extraite du Réseau National de Surveillance Sismique
Les cartes géologiques qui suivent sont extraites de Géoportail.
Un séisme est provoqué par une rupture brutale en profondeur le long d’une faille. Ce lieu s’appelle le foyer. Le lieu correspondant en surface s’appelle l’épicentre.
La magnitude (Richter 1935) est une estimation de l'énergie d’un séisme, qu’il faut distinguer de l’intensité (Mercalli 1902) dont l’échelle va de I à XII en fonction des dégâts et décroit quand on s’éloigne de l’épicentre. La magnitude peut être précisée avec une décimale et caractérise un séisme, alors que l’intensité caractérise un lieu. Cette intensité dépend de la magnitude, de la profondeur du séisme et de l'éloignement de l'épicentre. Parfois on utilise l’intensité épicentrale, établie en fonction des dégâts à l’épicentre.
Pour les matheux uniquement : la magnitude est le logarithme de l'amplitude maximale des ondes sismiques enregistrées par le sismographe. La magnitude des séismes va de 0 à 9,5 (le plus puissant séisme jamais enregistré).
L’épicentre du séisme du 21 juin est situé aux environs de Cholet (49) et Bressuire (79), plus précisément à 8 km de Vihiers (49). Sa magnitude était de 5,2.
L’épicentre est situé non loin d’une grande faille qui va de l’île de Sein à St-Maixent près de Niort. C'est la cisaillement sud-armoricain. Une ramification de cette faille passe à Cholet. Cette faille s’est formée à l’occasion du plissement hercynien (= varisque), il y a 300 MA. Malgré son ancienneté cette faille constitue encore aujourd’hui une zone de faiblesse dans la croûte terrestre.
Ce séisme a été ressenti dans tout l’Ouest de la France, y compris à Alençon. Il est abusif de dire qu’il y a eu un tremblement de terre à Alençon. Il est préférable de dire que le séisme de Cholet le 21 juin a été ressenti jusqu’à Alençon (et même au-delà).
De nombreux séismes ont eu lieu à proximité de cette faille sud-armoricaine, notamment celui de 1722 qui aurait brisé le menhir de Locmariaquer à l'entrée du golfe du Morbihan.
Pourquoi la terre tremble en Bretagne
Le RéNaSS (Réseau National de Surveillance Sismique) a réalisé une carte des épicentres depuis 1962 : Les plus grands risques sismiques sont situés dans les Pyrénées, les Alpes, le couloir rhodanien ; puis l’axe île de Sein - Deux-Sèvres. Globalement le Massif Armoricain et le Massif Central sont concernés par des séismes de petite magnitude. Les zones épargnées sont le Bassin Parisien et le Bassin Aquitain.
Alençon a-t-elle été l’épicentre d’un séisme ?
La réponse est oui : le 30 décembre 1995 (magnitude 2,6)
Comment l’expliquer ? Alençon est dans un fossé d’effondrement situé entre Écouves et Perseigne et encadré par deux failles, peu actives, ce qui explique la faible magnitude enregistrée en 1995. Par ailleurs, Alençon est située trop loin de la faille sud-armoricaine plus active, pour avoir une intensité facilement perceptible.
Le 26 novembre 1996 à 21h20 dans la baie du Mont Saint-Michel, un séisme de magnitude 3,6 a été détecté par le sismographe de la COGEMA (La Hague). Il a été perçu par les habitants d'Avranches et de Granville.
Pour expliquer un séisme, il faut chercher la faille !