La Terre - structure du globe et volcans : anciennes conceptions

1) Le globe par Pline l'Ancien (23 - 79 ap. JC)

Laves Etna

"La largeur de la terre du septentrion au midi est présumée moitié de sa longueur, et se réduit à 4 490 milles... Selon moi ce n'est pas la terre qui manque ou qui ne soit pas ronde, c'est que les parties inhabitables des deux hémisphères sont inconnues... Voilà les calculs que j'ai jugés les plus dignes de mémoire sur les dimensions de la terre en long et en large. Quant à la circonférence totale, Eratosthène, savant universel et surtout profond géomètre, la fait monter à 252 000 stades, ce qui donne ... 31 500 milles.... Dionysodore ... assurait que la distance (au centre du globe) était de 42 000 stades.
Le feu produit des merveilles dans les montagnes, témoin l'Etna qui brille toute la nuit sans qu'après tant de siècles les matières combustibles manquent à l'entretien de ces feux..."
Pline l'ancien, Histoire Naturelle, Livre II, le monde et les éléments.

Vieux globe!1

2) La structure du globe par Kircher (17e S)

Les eaux et les canaux souterrains font communiquer les mers entre elles.
Le feu central et les canaux permettant la circulation de l'air qui lui est nécessaire.

Dessins de KIRCHER Athanase (1602-1680), Mundunus subterraneus, 1665.
Extrait de E. CAUSTIER, Les entrailles de la Terre, Paris : Vuibert et Nony, sd., P.17 (Fonds ancien IUFM, Centre d'Alençon, fr / 61)
KRAFFT Maurice, Les feux de la terre, Histoires de volcans, Gallimard, 1991

What do you think about it ? "Volcanoes are mountains the tops of which issue fire and smoke."

"Il y a du feu dans le sein de la terre : Le feu sou-terrain se déclare et se fait connaître par trop d'endroits pour douter de son existence. Il se fait sentir dans les bains chauds et dans les fontaines qui brûlent. Il s'explique par 4 ou 500 volcans, qui sont dans toutes les parties du monde, comme autant de bouches par où le feu sou-terrain vomit du feu, des flâmes et des cendres, comme sont le Vésuve en Italie, le mont Gibel en Sicile et le mont Hécla en Islande...
Ce feu sou-terrain est atesté par les témoignages de ceux qui travaillent aux minières métalliques. Ils assurent que plus on creuse avant dans les entrailles de la terre, plus on éprouve une chaleur très incommde et qui augmente toûjours, à mesure qu'on descend...
Je ne comprend pas comment on pouroit expliquer la cause des vapeurs et des exhalaisons,qui s'élèvent sans cesse de la terre, si on on reconnaissoit pas un feu pour fondre."
Abbé de Vallemont, Curiositez de la nature et de l'art sur la végétation..., Moreau, 1719

LAZERGES Élie, Inspecteur Général de l'Instruction Publique, Les grands problèmes de la Biologie et de la Géologie, Nathan, 1931, p.113 :

"Nos idées sur la constitution du globe terrestre se sont sensiblement modifées au cours du dernier demi-siècle. Les recherches des géophysiciens et des géologues nous ont obligés à abandonner la conception simple à laquelle d'ailleurs, le public non scientifique en est encore resté : celle d'une masse grossièrement sphérique limitée par une couche solide sur laquelle nous vivons, et, au-dessous de cette écorce, relativement mince, une masse énorme, en fusion à très haute température, une sorte de bain formé par les roches liquides, le feu central. Diverses raisons semblaient expliquer et justifier cette manière de voir. Elle trouvait, d'abord, un fondement sérieux dans l'hypothèse de Laplace sur l'origine du système solaire : notre planète n'étant, à l'origine, qu'un fragment détaché de la nébuleuse solaire et, par conséquent, à l'état fluide, il est naturel d'admettre que son refroidissement progressif a d'abord amené la solidification de sa partie externe. La croûte terrestre, ainsi formée, emprisonnerait alors, une masse encore très chaude et fluide dont le refroidissement se trouve précisément ralenti par l'existence de la couche solide qui constitue pour elle un véritable écran...
C'est un fait bien établi que la température s'élève à mesure que l'on s'enfonce dans le sol... d'environ 3° par 100 m...
il semble du reste que l'existence des volcans ne permette guère de douter de la présence d'une masse liquide, à haute température, au-dessous de l'écorce solide..."

CONTEJEAN Ch., Éléments de Géologie et de Paléontologie, Baillière, 1874, p.328 :

"On ne peut nier l'intervention de l'eau dans les phénomènes volcaniques.... Un cratère endormi se réveille toujours par une explosion due à l'expansion subite d'une énorme quantitté de vapeur aqueuse mêlée de quelques gaz. M. Fouché a évalué à 2 160 000 mètres cube la masse d'eau rejetée par l'Etna en 100 jours en 1865.... Beaucoup de géologues pensent que l'eau superficielle s'infiltre jusqu'à la pyrosphère, et que sa vapeur repousse en dehors la lave incandescente..."

Ces ouvrages se trouvent à la Bibliothèque Universitaire de Montfoulon - Damigny, fons ancien de l'IUFM de Basse-Normandie, Centre d'Alençon.

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