On avait jadis une conception erronée du fonctionnement de l'œil : on croyait que les yeux projetaient des rayons de lumière sur l'objet observé. On sait depuis longtemps que l'œil n'est pas un émetteur, mais un récepteur de lumière. De nombreuses expressions confirment cette manière ancienne de voir les choses :
"L'épervier dispose d'une vue perçante. Quand il a aperçu une mésange ou une fauvette, il se précipite sur elle, avec la plus grande rapidité" (extrait d'un manuel de 1947).
"De son regard perçant, l'épervier fouille l'air, les arbres, le sol" (autre manuel, 1958).
Le verbe voir a son double étymologique : le verbe viser.
Ainsi donc, voir sa proie, c'est déjà l'atteindre, un peu comme une action à distance. L'apercevoir, la percevoir et enfin la percer. "Ils ont la vue si pénétrante et si active..." écrivait, à propos des rapaces, Mme COMTE dans son manuel d'Histoire naturelle (1829).
L'acuité visuelle est considérée comme la principale qualité des animaux prédateurs (cf "l'œil de lynx"). Voir est vital pour le prédateur.
Dans un bestiaire du Moyen Âge (Pierre de BEAUVAIS, 13e S.), on peut lire à propos de l'aigle : "Quand il regarde le soleil, il n'est pas obligé de baisser les yeux. Lorsqu'il a des petits, ceux qu'il voit supporter l'éclat du soleil, il les garde auprès de lui, ceux qui baissent les yeux face au soleil, il les rejette et les renie."
L'étymologie botanique nous apprend que l'Épervière est une plante (de la famille des Composées ou Astéracées) censée fortifier la vue de l'Épervier (Alain REY, Dictionnaire historique de la langue Française, Robert, 1993).
Regarder dans les yeux peut être très dangereux :
LINNÉ (1749) : "Le serpent à sonnettes fixe un oiseau, une mouche, ou un écureuil posé sur un arbre ; ceux-ci sont si stupéfaits qu'ils se jettent dans sa gueule comme s'il ne leur restait nul autre refuge."
LECOEUR, Esquisse du bocage normand : "Les couleuvres ont-elles un pouvoir de charmer les oiseaux par leurs regards ? La plupart de nos paysans le croient et vous diront que le pauvre oisillon fasciné par les yeux fixes et fatidiques du reptile, est attiré par une irrésistible force vers la gueule vorace."
Le Mascara fût inventé en 1913 par WILLIAMS pour sa soeur. - Quel sympathique frère !!- Le mascara était composé de poussière de charbon et de vaseline. Aujourd'hui le Mascara est parfois appelé Rimmel, du nom d'un parfumeur inventif Eugène RIMMEL (1820-1887).