Chèvre, chevreuil, chevreau, chevrier, chevrette, chevroter, chevrotine, chevron, chevronné, chèvrefeuille.
Tout le monde sait que la chèvre est la femelle du bouc ; mais c’est aussi un instrument ancien de levage, ainsi appelé à cause de sa forme en « v », c’est-à-dire en chevron, c’est donc l’ancêtre de la grue en totale contradiction avec Charles Darwin.
La chèvre a pris un chemin bien tortueux bordé de chèvrefeuilles pour finir par se prendre une chevrotine. La chèvre n’aime pas la chevrotine ; le chevreuil non plus ! Un chevrier (éleveur de chèvres) pourrait-il me confirmer que la chèvre préfère le chèvrefeuille ? Dans ce cas, c’est une façon de ménager la chèvre et le chou.
Pourquoi le bouc, qu’on appelait jadis « caper », a-t-il fini par prendre un nom si étranger à celui de sa compagne. Le bookmaker à cause de l’odeur.
Si vous n’avez pas compris pourquoi une voix tremblante est dite « chevrotante », allez dialoguer avec une chèvre.
On se demande quel rapport il peut bien y avoir entre la chèvre et les chevrons qui ornent le col des militaires… chevronnés. Les chevrons, ce sont aussi des figures d’érosion dans les montagnes où les strates sont redressées.
On sait que Peugeot a numéroté ses modèles avec un zéro, parce qu’il fallait un trou pour passer la manivelle. Si vous ne savez pas ce qu’est une manivelle, demandez à un sexagénaire. Mais savez-vous pourquoi Citroën a choisi deux chevrons comme logo ?
J’ai parsemé ce texte de chevrons. En effet, les chevrons, ce sont aussi des « guillemets français » à la différence des guillemets anglais faits de virgules ‘simples’ ou plus généralement "doubles". On utilise des chevrons en langage informatique, par exemple dans le langage html, mais aussi en mécanique. Tiens, revoilà Citroën avec ses engrenages à chevrons.