La mue des serpents selon Lacépède

Esculape par Lacépède

"M. Faujas de Saint-Fond a eu la bonté de me donner une dépouille de serpent trouvée dans une de ses terres, auprès de Montélimart en Dauphiné ; comme elle est entière, et qu'il est extrêmement rare d'en avoir d'aussi bien conservées, je l'ai examinée avec soin, et avec d'autant plus d'attention qu'elle démontre... la manière dont se dépouille le serpent auquel elle a appartenu... On peut croire que tous les serpents se dépouillent à peu près de la même manière. J'ai d'abord cherché de quelle espèce étoit ce serpent... Il étoit évidemment du genre des couleuvres ; j'ai compté les grandes et les petites écailles... Aussi, parmi les diverses couleuvres observées en France, ce n'est qu'à celle d'Esculape que j'ai cru devoir rapporter ce serpent... Cette dépouille, quoique entière, est tournée à l'envers d'un bout à l'autre... Le reptile a dû commencer de s'en débarrasser par la tête... Lorsque le serpent exécute cette opération, les écailles qui recouvrent les mâchoires sont les premières qui se retournent en se détachant du palais... Les yeux se dépouillent comme le reste du corps ; la cornée se détache en entier, ainsi que les paupières de nature écailleuse... Le serpent, en se frottant contre le terrain qu'il parcourt... achève de se débarrasser de sa vieille peau..." Lacépède, Oeuvres de Lacépède comprenant l'histoire naturelle des quadrupèdes ovipares, des serpents, des poissons et des cétacés... tome IV - Serpents II, Paris : Pillot, 1832, p.106.

Couleuvre d'Esculape

La Couleuvre d'Esculape

Ci-contre, une adulte de couleur uniforme.

J'ai eu l'ocasion de rencontrer des couleuvres d'Esculape à La Ferrière-Bochard, par exemple le 10 mai 2012.