Monstre ayant façon de moine | Monstre ayant façon d'Évêque | Le Grand Serpent de mer | Poulpe colossal en couleurs | Bibliographie et liens externes
L'océan était, au XVIe siècle, peuplé d'animaux inquiétants, de quoi dissuader le plus courageux des explorateurs. Des naturalistes de renom, comme Pierre Belon du Mans et Guillaume Rondelet de Montpellier, les ont décrits avec beaucoup de précision.
Pierre Belon a écrit, en 1555, Nature et diversité des poissons avec leurs pourtraicts representez au plus pres du naturel. On y trouve "un monstre marin ayant facon d'un moyne" (ci-contre) "dont je t'en puis bien asseurer par le récit et escripture de gens dignes de foy".
Guillaume Rondelet (ci-dessous) décrit dans son Histoire entière des poissons (1558) un monstre marin en habit d'Evesque (ci-contre).
Olaus Magnus, Evêque norvégien, a décrit (1555) un serpent de mer avec de nombreux détails : ""Ceux qui naviguent le long de la côte norvégienne assurent tous d'une voix une chose fort épouvantable, que le long de la mer de Bergen, un serpent a bien 60 m de long et 6 d'épaisseur. Il sort la nuit au clair de lune pour aller manger les agneaux, les pourceaux, ou bien passe la mer pour aller manger les polypes, locustes et autres sortes de poissons et cancres marins. Il a des yeux rutilants comme une flamme (flammeos oculos rutilantes). Il se lance contre les navires (...) pour aller dévorer ceux qui sont dedans (...). Il a une masse de poils d'une coudée de long qui lui pendent du cou, des écailles aiguës de couleur noire et des yeux rutilants comme une flamme (...). On estime en ce pays que c'est un mauvais présage quand on le voit courir sus aux personnes et que cela signifie mort de prince".
La vérité sur le grand serpent de mer : Passez le curseur pour voir sous l'eau !! (D'après Bernard Heuvelmans)
Bien plus tard, au XVIIIe siècle, le naturaliste Denys-Montfort décrit un "poulpe colossal" : "De tous les êtres connus aucun ne peut ici nous servir de comparaison (...). Ce sont les masses les plus grandes que la nature ait organisées (...). Les anciens ont connu le poulpe colossal ; nous lisons dans Pline qu'il tenoit de Trebius Niger qu'à Carteia un énorme poulpe avoit pris l'habitude de sortir de la mer, d'entrer dans les viviers, d'y enlever quelques-uns de ces poissons salés et de s'en retourner dans les eaux (...). Sa tête étoit aussi grosse qu'un tonneau de 15 amphores et pesoit 700 livres. Ses bras avoiennt 30 pieds de long."
Les faits que nous pourrons présenter paroîtrons tellement étranges et éloignés de tout ce qui nous est connu (...). On n'hésitera même pas à les rejeter au rang de ces récits fabuleux dont les orientaux ont presque toujours fait usage. (...)"
Pour résumer : Le poulpe colossal n'a jamais existé. Mais le calmar géant existe bel et bien (10 m environ). L'ensemble de ses nombreux tentacules émergeant a été pris pour un seul et long serpent de mer.
La faune océanique en 1572 selon Antoine Lafréri | Pour tout savoir sur les calmars géants, consulter Les calmars géants, Pour La Science, Août 2010, n°394.
Pour plus de détails, Bernard Langellier, Spectacle terrifiant de monstres marins prédateurs de goélettes, in A. Giordan, J.-L. Martinand et D. Raichvarg, Science et Technique en spectacle, XVes JIES Chamonix, 1993.
BELON Pierre, La nature et diversité des poissons, Paris : Charles Estienne, 1555.
DENYS-MONTFORT, Histoire naturelle des mollusques (faisant suite aux oeuvres de Buffon), Paris : Dufart, an X. (T.2, p.256)
FIGUIER Louis, Vies des savants illustres, savants de la Renaissance, Hachette, 1875.
GUERRA et GONZALES, Les calmars géants, in Pour La Science n°394, p.26 à 33, Août 2010.
RONDELET Guillaume, Histoire entière des poissons, Lyon : Macé Bonhome,1558.
OLAUS MAGNUS, Historia Olai Magni de gentium septentrionalium..., 1555.
HEUVELMANS Bernard, Le grand serpent de mer, Plon, 1965
Sciences et Avenir, n°123 HS, juillet-août 2000.
Liens externes : Cryptozoologie | Biographie de Bernard Heuvelmans | Le monstre de Querqueville (Manche)
Monstre marin normand à tête de chameau
MORIN Edgar, Introduction à la pensée complexe, Paris ESF, 1990, p.95
"Nous avons tous une tendance inconsciente à écarter de notre esprit tout ce qui va contredire, en politique comme en philosophie. Nous allons minimiser ou rejeter les arguments contraires. Nous allons avoir une attention sélective sur ce qui favorise notre idée, et une inattention sélective sur ce qui la défavorise."
Bathyscaphe : PICCARD, année 1947.
Page créée le 10-11-1997 ; mise à jour le 30-12-2023